« A l’origine, le daimôn désigne une puissance divine que l’on ne veut ou que l’on ne peut nommer. C’est le génie attaché à chaque homme, à chaque société. Il réside au fond de nous, tel un petit Dieu qui nous habite. Il est, comme le dit le poète : « en toi plus toi-même que toi, une apparition dans ton apparence, une inspiration dans ta respiration, un génie dans ta banalité. » Le daimôn, toujours dans la traditon originelle, est celui qui divise pour donner en partage. Il est notre propre destin, notre part de nous, maître de notre vie. Il est de cette magie qui fait la différence entre les hommes. Il y a ceux qui savent l’écouter et ceux qui la rejettent.
Le terme démon est utilisé en mauvaise part dans le langage religieux pour désigner l’esprit malin. S’il y a un esprit malin, il y a un esprit intelligent, hors de nous qu’il faut prier pour qu’il nous sauve. Nous devenons ainsi dépendants et dominés par ce qui n’est pas en nous. »