Mon père est décédé le jour de mes 35 ans. Ma grand-mère maternelle l’a suivit de peu. J’ai perdu à 3 mois au printemps dernier le premier enfant que j’allais avoir à 42 ans. Ma mère a disparue il y a deux mois et demi et lundi après midi, mon grand-père maternel est mort. Je n'ai plus de racines familiales.
Tout le monde me plaint et me dit que cette année 2012 est terrible pour moi. Je suis triste. J’ai beaucoup pleuré hier en apprenant la nouvelle. Et pourtant au fond de moi je ressens à quel point tout est juste. Je n’ai pas à être consolée. Je sais à quel point chacune de ces personnes a décidé de partir. Je vois indubitablement que la mort ne nous choisit pas mais nous l’appelons.
Je suis triste de cette séparation, oui.
Je suis en deuil, oui.
Je suis joyeuse pour eux de leur choix, oui.
Je prends acte de notre pouvoir de décision sur notre départ. Je ne peux plus nier ce fait. J’ai entendu ma maman demander à partir vite. J’ai entendu mon grand père penser la même chose. J’ai vu mon père choisir de rester à l’article de la mort contre toute attente des médecins un an avant de de tirer sa révérence.
Je suis voyante et médium aussi. J’entends quelques jours après la mort de certaines personnes les messages à faire passer à la famille proche. Je reçois aussi la visite des futurs défunts quelques jours avant leur mort quand je suis concernée. Mon âme n’est jamais triste. Cela ne m’empêche pas de pleurer la perte d’un être chère. Je verse des larmes sur le manque que je vais ressentir, mais je sais au fond de mon cœur, que cette absence ne sera que de courte durée parce que nous nous retrouverons plus tard. Le lien d’amour tissé dans cette vie est solide pour l’éternité.
Chacun possède ses propres croyances : paradis, enfer, purgatoire, réincarnation, vie éternelle, résurrection… Qui a tord, qui a raison ? Qui peut prouver quoi que se soit ?
Si, une personne au moins. Jésus. Il est revenu. On sait au moins que la mort n’est pas toujours qu’un billet sans retour. Il l’a fait. C’est écrit dans toutes les langues dans le livre le plus vendu et lu au monde.
Je suis catholique et croyante. Je pense concevable le fait de renaitre dans un autre corps en gardant la même âme. C’est ma propre conviction que notre âme choisit le moment précis de son retour, la maman qui va nous donner la chance de renaître dans un corps, nous élever et nous transmettre exactement ce dont nous avons besoin pour faire notre propre chemin tout au long de notre vie.
Nous croyons souvent que nos parents avaient la charge et la responsabilité de nous éduquer et de nous élever à être des êtres parfaits et bien construits à nos 18 ans pétantes... Et qu’à notre majorité nous pourrions jouir de notre intelligence et de tout ce que nous aurions compris sur nous même à travers ce parcours éducatif pour le reste de notre vie. Y aurait-t-il une seule personne au monde ou de votre connaissance qui pourrait se vanter d’être elle-même à ses 18 ans ?
Je crois que notre âme construit au fur et à mesure des expériences et des vies, ce qu’elle a envie d’être. Je crois intiment que nous sommes libres. Nous vivons nos nouvelles aventures à travers un corps, aidés d’un cerveau et d’une conscience. La petite voix et la voix de la raison nous guident vers ce que nous pensons faire de nous.
Chaque choix nous fait avancer et chaque non-choix aussi. Quand nous avons compris suffisamment de choses pour être plus heureux, nous décidons de bouger pour recommencer autrement, dans une autre vie, avec une autre famille, avec d’autres rencontres et expériences pour vivre autre chose et nous redéfinir encore. La mort fait partie de ces choix d’avancer vers un au-delà. Au-delàs de nos enfermements, de nos blocages, de nos croyances...
Nous serions victimes de la vie ? De la mort ? Je n’y crois pas.
Victimes consentantes, oui.
Nous choisissons de partir comme de venir. Nous décidons aussi de ceux qui vont nous accompagner à naître et à mourir.
Je suis consciente d’avoir été là pour mon père, mon enfant, ma mère, mon grand père et d’autres encore. Je les ai accompagnés avec tout mon amour, mon cœur, mon âme, mon corps, mon cerveau et ma conscience. Ce chemin était délicat mais magique. Triste mais profondément humain. La joie est collée au lien qui s’est tissé au fur et à mesure des rencontres, des échanges, de la confiance que nous avons partagés chacun de faire ce bout de chemin ensemble.
La mort m’a ouverte à la vie. J'ai vécu à deux de choisir d'être heureux ensemble juste ensemble sans rien attendre de soi ou de l'autre, sans compter, sans calculer, sans prévoir... Juste être ensemble pour vivre le moment présent intensément. J'ai compris qu'on se devait pour être heureux d'être nous-mêmes, avec nous-mêmes et avec les autres sans attente.
j'ai vu avec eux que nous choisissons tout. Je choisis d'être moi-même comme je suis aujourd'hui avec mes qualités et mes défauts. Et vous ne pouvez pas savoir comme cela m'aide à accepter les autres tels qu'ils sont. Quel soulagement... Que d'enseignements précieux d'accompagner les mourants...
De ce fait, je ne suis pas malheureuse, je suis touchée émotionnellement fortement, c'est vrai. Je sais que je porte en moi toutes ces personnes chères à mon coeur. Elles font partie de moi, de mon chemin et ne me quitteront pas.
La mort n'est pas éternelle, l'amour si.