Face à ce qui se passe en ce moment dans les entreprises ou dans les couples par exemple et grâce à ce cher hasard (encore une fois ;o), je suis tombé sur un blog « Violence morale » qui a cité un texte que j’ai écrit un jour sur les manipulateurs. Le harcèlement moral, cela vous parle? Je vous laisse lire la suite, je sais que cela va en concerner plus d’un sur ce blog.
J’ai vécu il y a longtemps une histoire qui a bien rongé ma vie. Je suis sûre que cette expérience, vous l’avez aussi connue et vécue.
Par gentillesse naïve, culpabilité, fraternité, dévouement ou confiance aveugle, on s’attache et on se rapproche de personnes qui ont une intelligence verbale très développée, une sensibilité particulière et qui nous promettent monts et merveilles au départ en nous flattant et en nous caressant dans le sens du poil. En fait, on a été rarement félicité et écouté depuis notre tendre enfance. On ne sait pas reconnaitre la sincérité ou la vérité. On est parfois des papillons de nuit et quand on s’approche trop près du feu, on se brûle les ailes.
On sait au fond de soi qu’on couve dans un cocon et on attend une aide extérieure pour nous aider à sortir de notre nid et à déployer nos ailes.
Quand on ne sait pas qu’on est un déjà un papillon, que l’on se croit ou qu’on nous fait croire qu’on n’est qu’une petite chenille minable qui ne se transformera jamais en papillon, quand ce sont des personnes qu’on admire, qu’on adore, qu’on respecte ou qui ont autorité sur nous, notre cerveau finit par leur donner raison. Nous avons subit un long harcèlement perfide et calculé dont nous ne nous sommes même pas rendu compte. Il nous manque un brin de confiance en nous et la force pour dire non et s’élever face à l’injustice qui s’amplifie. Quand l’imposteur qu’on croyait notre guide, amoureux ou patron se met à nous rabaisser insidieusement en appuyant sur nos points faibles (que nous avons livrés en toute confiance), il devient difficile de riposter. On se tait. Le silence, on connait bien, c’était notre refuge, enfant. La manifestation silencieuse de notre mécontentement.
Puis on a plusieurs solutions : nourrir en silence notre ressenti en se disant que ce qu’on nous assène n’est pas vrai ; finir par s’effacer ; se couper de son intuition ou oublier notre personnalité au point de se fondre dans celle de l’autre... On accepte trop souvent malheureusement le sort que cet autre nous réserve en se disant qu’on n’a pas le choix, qu’il est plus fort que nous. On pense qu’on ne fait pas le poids. Son positionnement, sa dureté, sa méchanceté, sa position sociale ou son égoïsme dépasse tout ce que nous pouvons imaginer qu’un être humain puisse utiliser contre nous. On se sent inférieur. On nous l’a fait tellement ressentir au travers de comportement et de paroles qu’on n’a perdu toute confiance et foi en la justice.
Parfois un jour, on finit par se lever et montrer son opposition. Il faut du temps. Du temps pour avoir la force de s’éloigner d’abord du malfaiteur, de ce manipulateur qu’on n’a pas reconnu comme tel au début, qu’on n’ose pas nommer ainsi encore même avec tout ce qu’il nous a fait subir pendant des mois et des mois… « Mais non, il faisait cela pour notre bien… » Nous lui trouvons longtemps des excuses… Alors pourquoi ne nous sentions-nous pas bien pendant cette longue période ? Pourquoi étions-nous entrain de souffrir en silence ? Pourquoi ne sommes-nous pas heureux et à notre place au bout de ces mois et années auprès de ce conseiller intelligent qui sait exactement ce que nous sommes et devrions faire.
C’est là que le bas blesse. Nous ressentons au fond de notre ventre que ça ne va pas, parfois au point de s’en rendre malade … On est juste incapable de dénoncer ou d’identifier d’où vient notre malaise exactement… Mais on s’écarte de plus en plus loin ou la vie nous y oblige. On a l’impression de prendre la fuite et on culpabilise en pensant que l’autre nous traite encore d’incapable et de lâche… On est encore sous le feu du jugement de cet autre. On a peur de se qu’il pourrait nous faire ou nous dire. On évite les endroits où l’on pourrait le rencontrer, on ne peut plus se rapprocher de près ou de loin des amis qui l’on connu ou des gens qui le fréquente. On panse en silence ses plais.
Puis le temps fait son œuvre. Ah que je l’aime ce temps !!! Loin de mon manipulateur, ma petite voix est revenue, timide puis de plus en plus affirmée. Ma foi était toujours là au chaud, au fond de mon cœur. La foi en moi. La foi en la vie.
Loin de ces gentils qui s’ignorent, on commence à croire de plus en plus en une justice divine. Les méchants ne peuvent pas vaincre. On est de plus en plus sûr de nos valeurs qui sont très différentes des leurs. On prend du recul et on voit bien alors la méchanceté de nos manipulateurs, leur manque d’humanité, leurs manipulations perverses qui ne visaient qu’à les servir eux, leur cause, leur Ego et non à nous rendre libre de penser et d’agir ou à nous aider à nous émanciper. Au contraire nous nous rendons compte que leur action sur nous nous ont paralysé. Nos ailes n’ont pas poussé, elles sont restées figées dans notre dos, comme si on nous les avait ficelées.
Alors, on ose en parler à un médecin, accompagnant ou psy au bout de x années. C’est très difficile de raconter notre histoire à nos proches. Comment avons-nous pu être aussi naïfs ? On craint leur regard sur nous.
On finit par reconnaître enfin les manipulateurs parmi la foule et à ne surtout plus s’en approcher. Ce n’est pas la peur qui met cette distance entre eux et nous, c’est le bon sens, c’est notre bienveillance profonde face à nous-même, qui nous fait changer de trottoir et ne plus les fréquenter de près ou de loin. Notre ressenti, notre petite voix nous conduit désormais vers les personnes qui ont les mêmes valeurs humaines que nous.
Pour sortir de cette histoire, nous avons du nous extraire avec force du cocon. Nos ailes commencent à pousser, mais à quel prix...
Oser raconter notre histoire un jour à tous, c'est sortir du silence, du non-dits qui protègent ces manipulateurs froids et sans humanité. Dénoncer cette violence, c'est affirmer notre bienveillance et montrer du doigts la méchanceté et la malveillance.
Quand on arrive à le faire, c'est qu'on a trouvé la paix...