(…)Appelée au chevet d’un magnifique sprinter, je fus obligée, au risque de l’incident diplomatique, de confirmer mon diagnostic: ils avaient tous la maladie. Cette information occupa la une des journaux, chassant les gros titres sur les inondations et l’humidité ambiante, sujets de toutes les controverses.
« The french grippe attacks » titraient les quotidiens américains qui tentèrent le rapprochement avec la guerre biochimique d’après les attentats de New York. Quand des terroristes avaient envoyé des spores d’anthrax à des journalistes pour diffuser un bacille tueur !
Mais dans le cas présent, personne ne mourait sinon l’ego du malade qui se désintégrait progressivement...
A la fin de l’été, sous des trombes d’eau, l’épidémie frappait de façon encore plus spectaculaire. A la télévision, le présentateur en titre déclara que la charge était trop forte pour un individu normalement constitué et renonça sur-le-champ à son activité au cours d’un journal historique.
Cette star exerçait ce métier depuis plus de quinze ans et faisait la une de tous les magazines people. Il était la coqueluche des salons littéraires, ses fiancées risquaient leur carrière en le quittant.
Ce soir là, il ne se sentait pas très bien, il tint néanmoins à présenter le sacro-saint journal et s’entendit dire devant les téléspectateurs qui n’en revenaient pas : « Je suis las, je ne comprends pas pourquoi je m’évertue depuis tant d’années à vous présenter les informations dans cette petite lucarne », un silence puis, « je serais tellement ravi de retourner sur le terrain et de refaire mon métier de journaliste et d’enquêteur que j’adorais » avoua-t-il avant de fondre en larmes.
Cette émission fit le plus grand taux d’écoute de l’année….(à suivre)